Mon cher cousin (et j’en profite pour le remercier de m’avoir aidé à écrire cet article) m’a dernièrement prêté Konrad Curze, Hante-la-Nuit, douzième tome de la collection The Horus Heresy Primarchs, qui fait partie des nombreuses novélisations de l’univers de Warhammer 40 000 (40 K pour les intimes), et écrit par Guy Haley, auteur de science-fiction et ancien rédacteur de Death Ray, à qui l’on doit d’autres romans sur l’univers appartenant à la société  productrice Games Workshop et édité par Black Library. Une lecture des plus agréable, Haley ayant une plume très efficace et une riche connaissance de 40 K pour retranscrire au mieux ces mondes du 41ème millénaire. A noter que l’auteur est également ancien rédacteur du magazine White Dwarf, mensuel édité par GW et traitant de ses propres jeux. Et une question m’est venue après avoir refermé le bouquin : Faut-il jouer à Warhammer pour lire du Warhammer ? Car oui, pour ceux du fond, Warhammer, et sa version futuriste Warhammer 40 K qui nous intéresse ici, ne sont pas des tonnes de bouquins classés en différentes collections ou sagas, mais avant tout connu pour les jeux de plateaux éponymes agrémentés de figurines. De ce fait, les bouquins ne s’adressent-ils qu’aux joueurs avertis ? Ou l’allergique des maquettes et de la peinture peut-il se risquer à ce sombre univers où il n’y a que la guerre ?

Déjà, Warhammer 40K, c’est quoi ? Créé en 1987 par Rick Priestley pour la société Games Workshop (GW), entreprise anglaise spécialisée dans les jeux de rôles et de plateau, Warhammer 40K se présente comme la version science-fictionnelle et dystopique de l’univers Warhammer, lui-même axé Fantasy. Au 41ème millénaire donc, l’Impérium de l’Humanité tente de maintenir son emprise despotique sur des millions de mondes, jouant en permanence sa survie au travers de la galaxie. Outre cette espèce humaine écorchée et déviante, la galaxie compte en son sein nombre d’espèces Xenos (Orks, Eldars, Tyranides…), d’Hérétiques (Chaoteux en tout genre) et renégats (après tout, l’homme est un loup pour l’homme…). Chaque espèce possédant donc son histoire, sa culture, ses interférences avec les autres : le tout formant un background (le fluff pour les intimes, encore) riche et développé. À l’heure actuelle, je pense objectivement que Warhammer 40 K est l’univers science-fictionnel (ou de space fantasy, comme tu veux) le plus étendu qui soit (même si Star Wars doit talonner). En même temps, avec plus de trois décennies d’existence, on ne compte plus le nombre de personnes ayant œuvré ou œuvrant actuellement sur le sujet, inépuisable s’il en est. Pour exemple, la série The Horus Heresy compte à ce jour plus de cinquante tomes et n’est toujours pas achevée (bien qu’arrivant sur sa fin). Et cette saga ne couvre qu’une partie (certes fondamentale) de tous les évènements de 40K liés aux humains et plus précisément aux Space Marines… et plus précisément aux Primarques (et je vais m’arrêter là).

Vous l’aurez compris, avec un univers abondant de possibilités, des histoires qui n’en finissent jamais et une floraison de personnages, se lancer dans les romans peut sembler compliqué pour celui qui n’a pas reçu une initiation aux mondes de 40 K. Si l’on prend l’exemple de Konrad Kurze, le livre se concentre sur un personnage symbolique et une série d’évènements précis, l’auteur partant probablement du principe que les lecteurs auront des notions de l’univers. Dans cet exemple, un lecteur n’ayant aucune connaissance de 40K aura du mal à se situer dans le décor, tout comme il ne pourra saisir les références à des personnages absents de l’intrigue principale du roman ou à des évènements se déroulant dans le passé (ou même le futur) du héros. Néanmoins, il trouvera du plaisir dans l’évolution des protagonistes, les descriptions tortueuses et cauchemardesques de ces mondes terrifiants et les intrigues plus ou moins élaborées. Cependant, il est à noter que cet exemple s’inscrit dans une série « spéciale », dédiée exclusivement à des pans de vie des Primarques, créatures humanoïdes semi-divines, créés par un être « humain » lui-même supérieur (quasi-divin pour le coup), constituant la base d’une « mythologie » dans laquelle le développement intégral de 40K trouve sa genèse (et qui pour information se déroule… au 30ème millénaire…30K quoi…). S’agit-il du meilleur choix initiatique ? Vraisemblablement pas, certaines œuvres (et il faudrait que j’en lise effectivement d’autres) pouvant tout à fait se réduire à des histoires de science-fiction « classiques », et être prises de façon individuelle.

Clairement, les romans de Warhammer 40 K s’adressent en priorité aux habitués des univers sous licence GW. Mais l’amoureux de science-fiction non pratiquant du modélisme et du jet de dés est-il donc condamné à passer à côté de cet univers aussi intéressant que fourni ? Non, par l’Empereur ! Tout d’abord car à ce jour, les licences GW sont largement exploitées du côté du jeu vidéo et ses millions de pratiquants. Le parallèle peut être fait en ce sens également : le joueur de jeu vidéo a-t-il besoin d’être initié aux arcanes des univers de GW pour profiter pleinement des plaisirs vidéo-ludique ? Heureusement que non, bien que l’insertion du côté de l’écran soit plus aisée que par le biais de la littérature. Un tour sur le site de l’éditeur Black Library vous donnera rapidement un aperçu des publications actuelles relatives aux univers GW. Si vous souhaitez étoffer vos connaissances sur 40K, il sera conseillé au lecteur de fouiller sur internet à la recherche de résumés, de fiches de personnages et de vidéos explicatives. Les sites TARAN et LEXICANUM 40 K restent les adresses à consulter pour en apprendre rapidement plus sur cet univers.

Pour ma part, se procurer le livre de règle du jeu serait aussi intéressant : outre les instructions pour bien utiliser ses bouts de plastique peinturlurés sur une table de jeu, s’y trouvent de larges sections de présentations et d’historique sur l’univers, ainsi que de nombreuses illustrations permettant une immersion aisée. Puis au livre de règle s’ajoutent les codex : livres propres à chaque armée qui apporteront des informations plus détaillées sur les différentes races de 40 K. Mais si vous ne voulez pas éventrer votre porte-monnaie (car les livres de règles sont aussi beaux que couteux), un livre de règle ou des codex anciennes versions de jeu (actuellement V9) sont tout indiqués, le background « de base » étant sensiblement le même depuis 30 ans.

 

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