Aujourd’hui, je vous parle d’un roman auto-édité : la fille du Luthier : le 13ème Alto de Sienna Pratt. Premier roman pour cette auteure qui a également écrit À jamais lié et Éphémères Évasions. D’autres livres sont annoncés, notamment la suite de la fille du Luthier qui nous intéresse ici.
À mi-chemin entre la fiction historique et la dystopie, ces deux genres se retrouvent dans les deux principales trames, respectivement celle d’Antonio Stradivari dans la ville de Crémone au XVIIème siècle, et celle de notre héroïne : Eartha, qui, accompagnée de son chat Gremlin, évolue dans la cité imaginaire de Crescent en 1999, où sévit un système totalitaire dans lequel l’art et la musique sont proscrits. Nous suivons donc la fille du Luthier dans ses péripéties pour retrouver son père grâce aux indices que celui-ci lui a laissé.
L’écriture de Sienna Pratt est soignée, fluide et ne manquera pas de précision pour ce qui concerne l’élaboration et l’architecture des violons qui sont au centre du récit. Un gros travail de recherche a été effectué de ce côté-là et ça se sent. Nous avons même droit à des notes en bas de page pour aider le néophyte en lutherie dans sa lecture.
En ce qui concerne l’intrigue, si elle est cohérente et bien construite, elle s’avère parfois très (trop) rapide, notamment avec l’interaction de certains personnages et certaines scènes… dramatiques. Il y a d’ailleurs un arc narratif qui se concentre sur Alec, l’ami d’Eartha. Un personnage que j’ai trouvé très intéressant, mais trop peu impliqué dans le cœur de l’intrigue. Cependant, son récit permet de bien illustrer l’ambiance oppressante de ce sombre 1999.
Engagé, pertinent, sensible, ce premier tome de la fille du Luthier, avec ses allures de « gros prologue » dépeint un monde suffoquant où la quête de l’art semble être le seul remède. À découvrir ici et la suite est pour très bientôt.