Aujourd’hui sort officiellement dans le monde le remake de Resident Evil 3. On ne présente plus la série de jeux vidéo à succès lancée en 1996 par Capcom et créée par Shinji Mikami. Véritable carton, c’est la saga qui a popularisé le survival horror. Et qui dit succès, dit adaptation. Outre les films avec Milla Jovovich (dont je tairai la qualité exécrable), il y a eu les novélisations de S.D. Perry dont on va parler ici.
Déjà, un petit mot sur l’auteure, Stephani Danelle Perry, américaine, née en 1970 et surtout connue pour ses nombreuses novélisations de série ou saga à succès comme Star Trek, Alien et Resident Evil. À savoir que son père, Steve Perry, est aussi un auteur de romans de science-fiction, notamment connu pour ses histoires se déroulant dans l’univers de Star Wars.
Entre 1998 et 2004, Perry a publié sept romans Resident Evil, cinq étant les novélisations des jeux vidéo et deux qui sont des créations originales. Si on les prend dans l’ordre, nous avons donc :
1) La conspiration d’Umbrella qui est la novélisation du premier jeu
2) La crique de Caliban, histoire originale se situant juste après les évènements du 1er.
3) La citée des morts, qui raconte les évènements du second jeu.
4) Aux portes de l’enfer, dernière histoire originale située après le troisième tome.
5) Némésisqui parle du troisième jeu (donc du remake sorti ce jour), les évènements se déroulant avant le tome 3.
6) Code Veronica qui raconte les grandes lignes du jeu du même nom.
7) Zero Hour qui novélise Resident Evil Zero, se situant chronologiquement avant le premier livre et le premier jeu.
Pas toujours simple de s’y retrouver. À savoir qu’en France, ce sont les éditions Fleuve Noir qui se sont occupées de la publication. À l’heure actuelle, les tomes ont été réédités chez Milady. Il y a d’ailleurs un tome huit, mais d’un autre auteur : Keith R.A. Decandido, et intitulé Genesis. Ce dernier tome fait partie de la série de novélisations, or, étant l’adaptation du film réalisé par Paul W.S. Anderson, il est difficile de l’inclure dans la cohérence des sept premiers livres. À noter que le livre est de meilleure facture que le film… Mais qu’en est-il des livres de Perry ?
Pour la petite histoire, j’ai lu ces livres au collège, et j’avais également joué aux jeux vidéo. En ce qui concerne l’adaptation, Perry a fait un très bon boulot, notamment pour l’adaptation des trois premiers jeux et les histoires originales : les évènements sont bien retranscrits, les caractères des personnages sont cohérents avec ceux des jeux, tout en ajoutant des éléments supplémentaires à leurs passés. On avait des clins d’œil, et certains documents récoltés dans le jeu étaient réutilisés dans le roman… Du bon travail. Et ce, malgré les libertés prises, notamment celle d’inclure un personnage inédit pour lier chacun des livres entre eux : Trent, homme mystérieux qui aidera chacun des protagonistes, sans pour autant dénaturer l’histoire. Non canonisé, ce personnage restera exclusif aux romans et n’apparaitra jamais dans les jeux (du moins pas à ma connaissance). Cependant, je me souviens avoir trouvé des lacunes dans les livres six et sept, notamment Code Veronica, de gros pans de l’histoire du jeu étant totalement absents et certains passages absolument bâclés pour arriver à la conclusion. De plus, Code Veronica étant le dernier tome de la chronologie de Perry, l’histoire n’a pas réellement de dénouement et si on nous dévoile à peu près les intentions de Trent, on aura très peu d’informations sur son passé, ou sur son lien avec Umbrella Corp. Après, difficile de trouver une fin à une saga qui n’en a toujours pas officiellement une après bientôt vingt-cinq ans d’existence.
Un petit mot pour les deux histoires originales : la crique de Caliban reste mon préféré, justement car l’auteur a osé s’aventurer en dehors des canons du jeu (à l’époque) en apportant des nouveautés et une intensité dramatique plus prononcée. Aux portes de l’enfer a des qualités, surtout au niveau du rythme, mais n’a pas d’enjeux aussi forts que dans la crique de Caliban, à mon sens.
Pour ce qui est de son style, Perry a une écriture fluide, efficace, peut-être trop simpliste, sans prise de risque, mais qui de ce fait, touche facilement un large public. Pour la petite anecdote, l’utilisation de l’italique pour caractériser les pensées des personnages, c’est chez elle que je l’ai pris. Beaucoup d’auteurs le font, mais de ce que je me souviens, c’est chez elle que je l’ai lu en premier.
Bref, je termine en conseillant ces livres (surtout les trois premiers) aux fans des jeux et aux amateurs de zombies. Ils sont aussi une excellente alternative pour ceux qui n’ont pas découvert la série par les jeux vidéo. Enfin, je ne peux que les recommander à ceux qui cherchent à oublier les films américains.
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