Tout d’abord : Bonne année !!
Comme ce sont les vacances et que je n’ai pas parlé de toutes mes lectures de 2022 (je n’ai pas eu le temps de faire plus de vidéos Tiktok), j’en profite pour revenir à la formule de la chronique flash sur le blog. Moins divertissant qu’une vidéo, certes, mais j’espère que ça attisera la curiosité de certains pour les bouquins que je vais présenter ^^ Petit rappel pour commencer, les avis de Oracle de Stéphane Grunenwald et La Vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker sont bien sur Tiktok.
Chroniques du Monde-Hors : l’Héritier des sables de Laure Enza
Premier tome d’une série de six, l’Héritier des sables raconte les aventures du prince Akilàm. Si le roman commence avec toutes les récurrences de la fantasy : prophéties, quête initiatique, complots à la cour, des éléments propres à la SF s’y ajoutent : technologie avancée, mutation, radiation… Un savant mélange qui apporte son originalité à cet univers (je dirais tout de même que le côté fantasy reste majoritaire, autant dans le style que dans l’intrigue). Une aventure sans temps mort (malgré une ou deux longueurs) des personnages bien construits et des coups de théâtre bien pensés : je ne les ai pas vu venir, bien joué !
Encore de la fantasy, mais cette fois-ci, avec des dinosaures. C’est rare et ça fait du bien d’en lire. L’univers est original, fouillé, précis, coloré, c’est pour moi ce qui fait la force de ce roman. L’intrigue en elle-même est somme toute classique dans son déroulement, mais reste efficace : on a déjà vu ça, mais ça marche ! De nombreux personnages (peut-être un peu trop vu le rôle de certains) mais le trio principal est dès plus attachants, même si j’ai eu parfois du mal avec cette héroïne grande gueule. On est sur du bon !
On bascule dans l’épouvante avec ce court roman qui se déroule dans la chaleur du sud de la France. Petit village provençal, champs de vigne, un décor inhabituel pour ce genre de littérature et on ne peut qu’apprécier ce choix. Plusieurs meurtres sordides sont commis à Ovin-la-Vieille et l’on va suivre Théo qui se retrouvé épié par une créature monstrueuse du nom de Lamia. Analogie du passage de l’adolescence avec ses questionnements sur l’amour, l’amitié, la sexualité, voilà des thèmes qui me fascinent et qui sont abordés tantôt avec pertinence, tantôt avec maladresse. De bonnes idées et des situations intéressantes, mais l’écriture manque encore de maturité pour me convaincre sur la durée.
On continue dans le frisson avec ce petit roman qui se lit en une journée. Petit mais costaud. Intrigue paranormale se déroulant dans un hôpital psychiatrique, le décor horrifique est sur mesure. Une ambiance excellente, soignée et où les connaissances de l’auteur dans le milieu apporte un véritable plus. C’est sombre, malfaisant et bien imaginé. Le dénouement m’a cependant laissé sur ma faim et, malgré que j’aime les non-dits, beaucoup de zones d’ombre viennent un peu ternir le final. Mais si vous avez une après-midi a tuer avec un petit bouquin d’épouvante, c’est le choix idéal.
Le Messie de Dune de Frank Herbert
Deuxième tome de la série originale de Frank Herbert. On retrouve Paul Atréides douze ans après les évènements du premier tome. Le nouvel empereur a conquis l’univers, mais ses ennemis restent nombreux et la conspiration se prépare pour renverser celui qu’on nomme Muad’Dib. Si le monde imaginé par Herbert reste aussi fascinant que le premier livre, ce deuxième s’avère plus paresseux en termes d’intrigue. Peu d’action, beaucoup de discours (trop pour moi, surtout sur la fin avec ce moulin à parole de Bijaz) mais des réflexions grandioses et un dénouement poignant qui semble annoncer du nouveau sur Arakis. Déjà le livre de trop ou l’interlude indispensable, je vous le dirai quand j’aurais lu la suite.
Premier bouquin du monsieur, premier de la série avec le commandant Servaz et premier bouquin que je lis du type. On part sur du policier avec série de meurtres (dont un cheval décapité) décor gelée des Pyrénées, un institut psychiatrique qui recèle les pires tueurs d’Europe… les parfaits ingrédients d’un thriller bien sombre, mais qui restera sobre dans son traitement (notamment visuel). On sera servi par les différents retournements de situation, l’écriture efficace et l’alchimie entre les personnages. MAIS… il y a pour moi un sacré MAIS : le dénouement ! Une fois le livre fermé, la première chose que je me suis dite, c’est que l’antagoniste, le tueur… est un sacré gland ! Et en y regardant de plus près, je me rends compte que l’enquête évolue de façon forcée, comme si les indices qui permettent à Servaz d’avancer ne sont pas toujours dû à son investigation, mais aux grosses ficelles de l’intrigue. Si vous l’avez lu, dites-moi ce que vous en pensez en commentaire. Donc même si c’était une agréable lecture, j’ai trouvé la construction de l’enquête assez bancale. Si ça vous dit, on en reparlera ^^
Le Serment des limbes de Jean-Christophe Grangé
J’ai ce roman de Grangé dans ma bibliothèque depuis la fac… autant dire depuis plus de dix ans. Il était temps que je m’y mette. Pour la faire courte, suite au suicide raté de son ami et collègue flic, le commandant Mathieu Durey reprend l’enquête pour tenter d’élucider cet acte désespéré. Et clairement, ce que je reproche à Minier ne se retrouve justement pas dans ce bouquin ! L’enquête est proprement construite et cohérente, mêlant meurtres abominables, conspirations, possessions démoniaques… Aussi documentée qu’effrayante, même si j’avoue qu’on voit pas mal de choses venir à l’avance. Sans détrôner la Ligne noire dans mon cœur, il reste l’un de ses meilleurs.
Zothique de Clark Ashton Smith
En 2017, les éditions Mnémos ont commencé à sortir l’intégralité des œuvres de Clark Ashton Smith. Zothique est le premier des trois volumes de cette collection (que je vous recommande vivement). Le bougre complète le trio formé avec Lovecraft et Robert E. Howard, l’auteur de Conan. Des trois, il est clairement le plus poètique, le plus onirique. Zothique regroupe douze nouvelles se déroulant sur le mystérieux continent de… Zothique, terre sombre peuplée de nomades et de nécromants. Loin de l’aspect scientiste de l’auteur de Providence ou du côté épique de l’auteur de Conan, les histoires d’Ashton Smith s’avèrent envoutantes, crépusculaires, contemplatives, effrayantes. Cependant, le style ne conviendra pas à tout le monde, et le rythme de certaines histoires est assez lent : ne vous attendez pas à de folles péripéties ! La mort et l’après-mort sont au centre de cet univers et ce premier recueil trouvera sa place dans tous les amateurs de littérature de fantasy gothique. Un incontournable !
L’échiquier du mal de Dan Simmons
La grosse pavasse que voilà ! Des années que je l’avais dans la bibliothèque. Ayant adoré Illium du même auteur, mais peiné à finir son Drood (qui reste un livre impressionnant), j’ai un mis un certain temps à revenir vers lui. Œuvre immense et fantastique L’échiquier du mal nous parle de vampires psychiques capables de prendre possession de n’importe quel individu et de le soumettre à sa volonté. Et c’est par l’intermédiaire de ces « pions » qu’ils s’affrontent, leur guerre ne cessant de prendre de plus en plus d’ampleur. Allégorie des puissants soumettant les minorités, l’œuvre de Simmons présente ce combat perpétuel de l’humanité est soumise aux hautes instances, affamés de sang et de pouvoir. Mention spéciale pour l’horrible Mélanie Muller, mais un point de mallus pour les nombreuses longueurs qui au lieu de maintenir le lecteur en haleine, fait parfois traîner des scènes qui n’auraient pas souffert d’un coup de sécateur. Inégale sur la durée, parfois peu pertinent dans le discours, c’est tout de même dans l’horreur et la brutalité de ses antagonistes que Simmons tire son épingle du jeu.
Blackwater – La Crue de Michael McDowell
Véritable phénomène de cette année 2022, il me fallait tenter la saga des Caskey, initialement publiée dans les années 80’. La petite ville de Perdido est submergée par la crue de la Blackwater. C’est alors qu’Oscar Caskey découvre au milieu de la ville inondée, la mystérieuse Elinor. Un premier tome qui met en place sa panoplie de personnages et les premières tensions entre eux. Si les enjeux sont minimes, le fantastique ajoute un frisson supplémentaire. Scénariste avant d’être romancier, l’écriture retro de McDowell s’avère aussi efficace que sobre. Succès surestimé pour ma part avec ce premier tome, il paraît que la suite est meilleure. Je continuerai donc.
Voilà pour le cru 2022. Actuellement, je suis sur Les Emmurés de Serge Brussolo, et même si le livre n’est pas très gros, je ne pense pas le terminer avant début 2023. N’hésitez pas à me parler de vos lectures de l’année, celles qui vous ont le plus plu.
Et une joyeuse année 2023
