Quand on est auteur, il arrive que l’on organise sa première séance de dédicace en librairie ou quand on parvient à s’inscrire à un salon ou une fête du livre. Un grand moment, riche en émotions, car on va à la rencontre de ses potentiels (premiers) lecteurs.

Mais, cet instant jubilatoire peut vite faire désenchanter si l’on ne prend pas en compte quelques petits détails et si l’on ne se prépare pas un minimum. Car venir avec son carton de bouquins et son joli sourire ne suffit (malheureusement) pas.

Donc, si vous êtes auteur, que votre première dédicace est pour bientôt, ou que vous n’êtes pas satisfait de la dernière, je vous propose quelques astuces pour attirer l’attention du client (car oui, le lecteur est aussi un client), attiser sa curiosité et le convaincre d’acheter votre bouquin.

 

D’abord, quelques petites précisions.

 

Ces astuces ne sont pas exhaustives, il y en a plein d’autres, donc n’hésitez pas à faire preuve d’imagination, à transformer à votre sauce ce qui va suivre et même à demander conseils à d’autres auteurs.

Je précise aussi que ces astuces ont bien marché pour moi, et qu’elles peuvent être utilisées en salon comme en librairie. Cependant, démarcher en librairie n’est pas pareil qu’en salon : dans une fête du livre, les gens viennent justement pour rencontrer et découvrir des auteurs, ils sont donc plus enclins à venir vers nous. En librairie, ils viennent avec une idée précise ou pour flâner ou par curiosité. Il faut donc les dévier de ce premier objectif qui les a fait entrer dans la boutique.

Mais l’avantage en librairie, c’est que vous êtes le seul auteur présent, vous n’avez pas les concurrents (mais néanmoins confrères) d’un salon du livre. Vous avez donc le champ libre pour entrer dans « l’espace privé » du client. Bien entendu, le but n’est pas de l’agresser et de le forcer à acheter votre bouquin. Vous allez forcément interférer avec lui, le détourner de sa route et pour ça, il faut donc utiliser une méthode douce, l’objectif étant de lui mettre le produit dans la main, donc le livre. Moi, j’ai toujours eu du mal avec le « je suis auteur, arrêtez-vous pour jeter un œil à mon bouquin ». Je trouve ça brusque, mais c’est pourtant ce qu’il faut faire. Mon alternative c’est : le FLYER !

 

Le flyer, l’outil des moins bavards et des timides

 

En plus du traditionnel marque-page et du kakemono qui fait pro, le flyer est un excellent outil qui, bien utilisé, facilite grandement la prise de contact : « bonjour, je suis auteur, j’ai sorti mon livre, je vous laisse un flyer avec tout dessus » et vous tendez votre morceau de papier : le premier objectif est validé, le client a un élément en main. Ce n’est pas le livre, mais c’est un bon début. Et surtout, il peut lire ce que vous proposez tout en restant dans sa bulle de confort. Car, on ne va pas se mentir, ce n’est pas le client qui fait le premier pas. Avec le flyer, vous êtes entré dans la bulle sans la faire éclater. À ce moment, deux possibilités : il remercie et s’en va (il se peut qu’il revienne après « avoir réfléchi » mais c’est assez rare) ou alors, il sort de sa bulle tout seul et vient lui-même feuilleter votre livre. Et là, si votre livre est son genre de lecture, vos chances de vendre augmentent drastiquement.

 

Pourquoi le flyer et pas le livre directement ?

 

Je ne pense pas qu’une stratégie marche mieux que l’autre, car le but, comme nous l’avons vu est d’amorcer la prise de contact et de mettre quelque chose dans la main du client. Personnellement, je trouve le flyer moins « brutal » : le client peut continuer son chemin ou s’arrêter, le garder ou le jeter. C’est un outil qui fait le taf sans mettre de pression et donc, qui facilite la prise de contact.

 

Quoi mettre sur votre flyer ?

 

Je vous laisse un exemple ci-dessous (sachant que c’est pas ouf, y a moyen de faire beaucoup mieux, surtout niveau graphisme). Le plus important reste un titre ou une phrase d’accroche, les résumés, la couverture du ou des livres, et leurs caractéristiques (genre, nombre de pages et prix surtout). N’oubliez pas la case contact : email, site internet, réseaux sociaux… car un flyer se garde. Il m’est arrivé (juste deux fois, certes, mais tout de même) que des lecteurs me contactent après un salon grâce au flyer et m’achètent un livre sur mon site. Et s’il vous reste de la place, le petit encadré avec les avis des lecteurs et votre biographie, sont toujours un plus.

 

Sur une page

 

Avec un seul livre

 

Ne restez pas assis, levez-vous !

 

En librairie, n’hésitez pas à vous lever et aller au contact des gens. Ne leur courez pas après non plus, mais en étant debout, souriant, en leur tendant juste un flyer, en leur donnant le choix de jeter un œil ou de revenir après avoir fait un tour, la prise de contact est amorcée et vous avez fait le plus dur. Rester assis sans rien dire paie rarement, vous n’êtes pas (encore, je vous le souhaite) Maxime Chattam ou Bernard Weber : personne ne vous connait. Gardez bien en tête qu’on ne viendra pas vous chercher, c’est à vous d’y aller !

 

Et après ça ?

 

Lorsque la prise de contact est faite, parlez de votre livre, de ce qui vous a inspiré, de ce qui vous a amené à prendre la plume, mais aussi de la personne en face de vous : ce qu’elle aime lire, le dernier bouquin lu, ce qu’elle est venue chercher en librairie, cela peut vous donner des idées, des arguments :

« Je ne viens pas pour moi, mais pour trouver un cadeau d’anniversaire à une amie.

— Elle aime quoi comme livre ?

— Tout ce qui est policier, thriller…

— J’ai justement un thriller, je peux lui faire une dédicace de votre part.

— Oh oui, bonne idée. »

Simple et efficace. Il suffisait de s’intéresser, de poser des questions.

 

Y a des trucs à éviter ou à ne pas faire ?

 

Evidemment, Michel, et je m’en vais te les citer :

  • Rangez votre téléphone ! Le Smartphone est dans la poche. Sans non plus suivre des yeux tous les clients comme un psychopathe, un croisement de regards, un sourire, un bonjour sont des choses que vous ne pourrez pas faire en scrutant votre téléphone. Allez, s’il n’y a personne à l’horizon, vous avez le droit de jeter un œil, mais c’est tout.
  • Ne forcez pas la main ! « Mon livre est génial, vous devez le lire ! » Non, le lecteur, le client, qu’importe, ne vous doit rien du tout. Vous devez convaincre certes, mais même si la personne semble intéressée, votre livre n’est peut-être pas sa priorité et la décision finale lui appartient. Vous avez parlé pendant quinze minutes et finalement c’est un « non, merci ». Pas de problème, « merci à vous et bonne journée ». C’est le jeu, on ne peut pas toujours gagner. Certains disent que forcer marche parfois… Je préfère rester poli.
  • Ne critiquez pas. Ne soyez pas médisant. « Guillaume Musso c’est que du commercial. Marc Levy n’a aucun style. Les romances avec des abdos sur les couvertures, c’est pourri ! » Peut-être bien. En attendant, ils vendent des brouettes de livres, et vous, pas encore. Restez donc humble. Etre bienveillant récompense plus souvent que l’inverse. Surtout depuis qu’il y a les réseaux sociaux.

 

Je vous laisse aussi un lien vers une vidéo de l’auteure Mélanie Desforges qui nous partage l’expérience de sa première séance de dédicace :

 

J’espère que cet article vous a plu. Si c’est le cas, n’hésitez pas à le partager. Si vous avez d’autres conseils, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires. Si vous souhaitez plus d’articles comme ça, faites-le moi savoir. Pour ne rien rater, inscrivez-vous à la newsletter.