Quand on parle auto-édition, on pense tout de suite à Amazon. À l’heure actuelle, difficile de s’en passer lorsque l’on publie un livre. Si tout le monde peut s’auto-éditer via Amazon, ce n’est pas non plus le seul moyen. Les auteurs indépendants devenant de plus en plus nombreux, d’autres plates-formes ont vu le jour comme Librinova, Book On Demand, Bookelis ou Publishroom dont je vais vous parler dans cet article.

ÉDIT du 12 juin 2022 : Publishroom, rebaptisé Publishroom Factory, m’a contacté en mai 2022 pour me notifier de plusieurs changements dans leurs services. De ce fait, j’ai décidé de mettre l’article à jour afin de vous présenter lesdites évolutions de la plate-forme qui ne sont pas négligeables. Les mises à jour seront précisées en rouge, afin que vous voyiez la différence par rapport à mon premier retour. Bonne lecture.

Pour la petite histoire, j’ai commencé l’auto-édition avec Publishroom en 2018 pour l’inspiration des best-sellers. Aujourd’hui, j’ai rompu mon contrat avec eux et je compte continuer de publier mon livre via Amazon et le vendre à la fois sur leur site et le mien. Pourquoi j’en suis venu là ? Pourquoi j’ai commencé chez eux ? Ai-je bien fait ? Je vous propose mon retour sur cette expérience en restant le plus objectif possible et en vous donnant mon avis sur les avantages et les inconvénients de Publishroom.

Je vais notamment comparer avec Amazon, qui reste la plate-forme la plus utilisée pour l’auto-édition, et d’autres, comme Bookelis, que j’ai aussi essayée (oui, je suis un cobaye). Autant le dire tout de suite, j’ai à redire sur chacune d’elles. À mon sens, aujourd’hui, rien n’est parfait. Il y a des avantages et des inconvénients de tous les côtés.

Le but de cet article est surtout de rapporter mon expérience pour renseigner au mieux. Si jamais après cette lecture vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser dans les commentaires.

 

Déjà, Publishroom, c’est quoi ?

 

Ça se présente comme une plate-forme d’auto-édition, voire une maison d’auto-édition… Je vois déjà les plus incrédules froncer les sourcils. Pour la faire courte, ils vous proposent plusieurs formules, payantes bien sûr, pour créer votre livre (mise en page, couverture, dépôt, Isbn) et le mettre en ligne sur les diverses plates-formes de livres numériques (Amazon, Fnac, Cultura et j’en passe). Et si vous avez les moyens, de vous aider dans la promotion. Vous pouvez aussi le faire pour le papier mais j’y reviendrai. Là, vous allez me dire : « Mais c’est de l’édition à compte d’auteur déguisée » … ça y ressemble, mais il y a des différences notables !

 

Les différences entre Publishroom et une maison d’édition à compte d’auteur

 

Pour faire simple, il faut imaginer Publishroom comme un prestataire regroupant plusieurs services d’édition, qui, au contraire d’une maison plus classique, vous laissera (presque) tous les éléments une fois le boulot fait. Le livre est à vous, la couverture aussi, les livres numériques sous différents formats… Vous restez propriétaire de tout, ce qui n’est pas toujours le cas chez une ME. Sans parler du fait qu’ils ne demandent pas l’exclusivité : vous pouvez très bien aller démarcher ailleurs avec ce qu’ils vous ont fourni. Autrement dit, vous avez bien plus de liberté qu’avec une ME plus traditionnelle.

À noter que vous décidez du prix, que vous validez chaque étape et que vous ne devez pas payer votre livre au prix fort pour le revendre derrière : vous payez les frais d’impression, la livraison et c’est tout bon. Le livre est évidement disponible sur leur site (où personne ne viendra vous l’acheter, arrêtez de rêver) et aussi sur Amazon (numérique et papier).

Pour ce qui est du prix, je me souviens avoir avancé un peu plus de huit cents euros pour la prestation de service et mon premier stock. C’est incomparablement plus cher qu’en faisant tout de son côté, mais c’est aussi bien en dessous d’une maison d’édition à compte d’auteur.

Perso, je suis rentré dans mes frais un peu plus d’un an après. À savoir que j’ai très peu vendu les premiers mois du fait que je n’avais aucune notion de communication et que j’ai tout appris au fur et à mesure : si je m’étais mieux préparé, j’aurais pu récupérer plus vite.

 

Les autres avantages de Publishroom

 

On va croire que j’ai touché un billet pour cet article, mais que nenni, il y aura à redire plus loin.

Comme autres avantages que j’ai pu relever par rapport à d’autres plates-formes, on peut noter la qualité du livre. Niveau papier par exemple, on est clairement au-dessus d’Amazon et on n’a pas de mauvaises surprises. Après, mon livre est tout petit, l’impression me coûtait trois euros et cinquante centimes, un peu plus qu’Amazon, mais sur un plus gros ouvrage, le prix pourrait être plus élevé.

Pour ce qui est de la redevance, niveau numérique, elle est semblable à Amazon, donc meilleure qu’une ME traditionnelle. Par contre, niveau papier, ce n’est pas la même et c’est un gros inconvénient qu’on verra plus loin.

Les frais de port sont fixés à quinze euros (possible qu’ils soient offerts à partir d’une certaine somme, mais je ne faisais que des commandes de trente exemplaires) : correct pour de grosses commandes, plus élevé qu’Amazon, mais bien moins exagéré que d’autres comme Bookelis.

On peut noter le suivi durant la phase de création du livre et les conseils donnés pour sa promotion… Après, ça ne dure qu’un temps : une fois le boulot fait, y a plus personne, à moins d’allonger la monnaie (et comme je n’ai pas choisi cette option, je ne peux vous en dire plus).

 

Les inconvénients et ce qu’il ne faut pas faire

 

Maintenant, tout n’est pas parfait.

Déjà, revenons sur les ventes de livres sur Amazon. Publishroom s’occupe de les mettre sur la plate-forme et de les envoyer à chaque commande. MAIS ! C’est à vous de payer le stock ! Et si la redevance que vous touchez est similaire à celle d’Amazon, déduite du prix de l’impression, elle ne vaut plus grand-chose. À savoir que si vous vous auto-éditez directement sur Amazon… eh bien, vous ne payez pas l’impression de votre livre. Autant vous dire que la différence est énorme. Désormais, vous n’avez plus à avancer le stock, Publishroom s’occupe d’imprimer votre roman à la demande et de l’expédier dans les 24h en avançant les frais de port (comprenez par là qu’ils seront déduits de votre redevance).

L’une des choses que l’on souhaite quand on publie son livre, c’est de savoir combien on a effectué de ventes. Pour ce qui est du suivi, on est loin de l’efficacité d’Amazon et son graphique au jour le jour. Publishroom fournit un lien dropbox vers un tableur mis à jour tous les mois pour les ventes papier et tous les trois mois (avec un mois de décalage) pour les ventes numériques. Plus de lien dropbox, Publishroom a développé une plate-forme autonome qui permet aux auteurs de suivre en temps réel les mouvements de vente du livre papier. Pour ce qui est du livre numérique, la mise à jour est faite tous les mois. Publishroom m’a précisé qu’il faisait en sorte d’améliorer ce dernier point. C’est clairement une belle évolution.

Et pour ce qui est du paiement, il me semble que c’est une fois l’an. Bref, si vous souhaitez tirer un salaire mensuel, sans compter vos ventes perso, ça va être très dur (voire impossible, soyons honnête). Là aussi, on a du changement, Publishroom propose un versement cumulé deux fois dans l’année. Ils précisent aussi qu’ils s’occupent, pour les auteurs qui le souhaitent, des déclarations et des paiements des cotisations auprès de l’URSAAF. Un service qui leur demande du temps supplémentaire. Cependant, si l’auteur en fait la demande, les acomptes peuvent être versés de façon régulière ou même être convertis en commande de livres. Ils soulignent toutefois qu’une réserve de fond doit être gardée pour les cotisations sociales, ce qui est logique.

Publishroom offre la possibilité de rendre son livre papier disponible à la commande en librairie (Fnac, Cultura…) en passant par… Daudin. Ça par contre, c’est le mauvais plan. Pourquoi ? Déjà, vous devez payer l’impression des livres pour le stock de Daudin. Et sur chaque vente, vous touchez une misère, de ce fait, si jamais le prix de votre livre n’est pas assez élevé, vous perdez de l’argent à chaque vente. Désormais, Publishroom passe par Dilicom pour sa distribution. C’est sûrement mieux que Daudin, certes, surtout que désormais, vous n’avancez plus les frais d’impression, mais je n’ai aucun retour d’expérience à vous rapporter.

{À noter que Publishroom ne passe pas par Daudin pour vendre par Amazon. Pour ma part, la quasi-totalité de mes ventes (hors salons) se font sur mon site et sur Amazon… Autant vous dire que j’ai regretté d’avoir pris l’option Daudin (heureusement que j’ai récupéré mon stock).}

 

Pourquoi je suis passé par eux ?

 

Quand j’ai voulu me lancer dans l’auto-édition, j’avais tout simplement peur de mal faire : la mise en page, la couverture, les démarches administratives… J’avais hésité avec Librinova et… impossible de me rappeler ce qui m’avait décidé.

Finalement, c’est en rencontrant d’autres auteurs et en communiquant sur les réseaux que j’ai compris que ce n’était pas sorcier et que je pouvais tout gérer de moi-même. Ce qui sera le cas pour les prochains livres. À savoir que j’ai commencé à rejoindre les réseaux (en tant qu’auteur) qu’après la sortie du livre. Je ne voyais pas l’intérêt de le faire avant… et pourtant, c’est ce qu’il faut faire pour amorcer sa communication.

 

Pourquoi je suis parti ?

 

Maintenant que je suis à l’aise dans l’auto-publication, du moins en ce qui concerne la création et la mise en ligne d’un livre, je désire être davantage indépendant, et donc avoir un total contrôle sur mes livres. En cassant mon contrat, j’ai pu récupérer les fichiers de textes et de couverture (y compris les fichiers bruts sur InDesign, me permettant d’apporter les modifications que je veux), ce qui fait que je n’ai rien perdu de mon premier investissement. Aujourd’hui, je vais pouvoir gérer l’inspiration des best-sellers sur Amazon en plus de mon propre site (dans un premier temps). Je gagnerai plus à chacune de mes ventes, et je pourrai surtout profiter des programmes Amazon comme KDP ou les offres éclair, qui sont des aides efficaces pour promouvoir ses ouvrages.

 

Pour conclure

 

Est-ce que Publishroom est une arnaque ou un mauvais plan ? Non, ce qu’ils proposent, ils le font bien : ils sont réactifs, ils font un boulot propre, et si vous voulez quitter le navire, ils ne vous la feront pas à l’envers.

Leurs tarifs sont élevés, mais si vous déléguez toutes les tâches à des maquettistes, des illustrateurs et autres, finalement, le prix est fort sans être exagéré… sauf si vous demandez de l’aide pour la promotion, là ça flambe.

Cependant, les avances que vous devez faire pour fournir du stock ne vont pas vous aider à récupérer votre investissement de départ, à moins d’avoir un plan marketing en béton armé. Sur le long terme, ça ne vaut pas le coup. Avec ce qui est précisé plus haut, vous ne devriez plus être pénalisé par l’avance du stock pour les commandes passées sur les librairies en ligne.

Surtout qu’en prenant son temps, en se renseignant, et en préparant son projet, vous avez la possibilité de faire quasiment la même chose à moindre frais et en gardant l’entier contrôle de votre création.

Publishroom reste une solution pour les allergiques des démarches administratives et tout ce qui est création et mise en ligne de votre livre. Si votre souhait est de publier votre livre sans souhaiter en vivre dans un premier temps, et que vous avez la possibilité de mettre la main au portefeuille, c’est l’une des solutions les plus faciles.

Cependant, si vous vous destinez à être un auteur prolifique et que vous souhaitez en vivre, je ne pense pas que Publishroom soit le meilleur choix. La preuve : je ne suis pas resté…

… Bon, je ne vis pas de mes écrits, et je ne suis pas si prolifique… pour l’instant…

 

Merci de m’avoir lu, j’espère que cet article vous aura aidé à y voir plus clair. N’hésitez pas à réagir dans les commentaires et à poser vos questions si vous en avez. Vous pouvez également me retrouver sur Facebook et Instagram.